ump vs ps vs ump (ou l’engraineur automatique )

Durant le dernier workshop avec Gonzague, j’ai travaillé sur cet engraineur informatique dont je parlais ici.
Il s’agit en gros d’un script php qui va chercher sur le blog d’un parti politique donné ( ump par exemple ), le dernier texte publié (en se servant du flux rss ) et qui l’envoie par mail à des responsables du parti politique opposé (ps par exemple). Un ordinateur à l’école sert de serveur et envoie automatiquement toute les huit heures une flopée de mails entre parti politique adverse, tout cela afin de foutre la merde (ou de favoriser le débat ?).


Le système fonctionne dans les deux sens, ainsi des élus ump reçoivent des mails envoyés par Ségolène Royale et contenant des extraits de son blog, tandis que des élus socialistes reçoivent des mails envoyés par Nicolas Sarkozy et contenant des extraits de son blog. J’ai soigneusement choisi mes victimes, qui reçoivent des mails avec une adresse d’expéditeur bidon ( genre segoleneroyaleathotmail.fr ) que j’ai créé pour l’occasion. J’attends ainsi avec impatience leurs réactions (insultes, assaut dialectique et idéologique, mépris?) que je ne manquerais pas de publier ici. J’ai décidé de jouer avec les deux partis et de retourner leur usage des technologies contre eux même. L’idée est également de créer une situation, une décontextualisation en quelques sorte, un peu comme pouvait l’être les détournements situationnistes.

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Le cri du cac 40

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Un extrait du flux sonore généré par le cac 40, enregistré cet après midi vers 15 heures :

Le son est certes encore un peu brut et j’ai pas mal d’améliorations à apporter pour que ce soit supportable plus de deux minutes d’affilés, même si je ne cherche pas forcément une esthétique qui se rapprocherait de mes vieilles merdouilles musicales.
J’ai du refaire entièrement le script qui va chercher les cours de la bourse sur la net, car le code de la page du Monde sur laquelle je me basais a changé.
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Quelques images de l’ébauche de corps sans organes que j’ai présenté lors du bilan. Toutes les parties du corps ne sont pas encore fonctionnelles/ terminées. C’était la première fois que j’installais dans l’espace ce qui n’existait jusqu’à maintenant sous forme de programmes, dessins et idées.
L’un des écueils que j’ai rencontré était à propos du son de la bourse jugé par certaine personne trop abrupte et abrasif. Doit on essayer forcément dans une oeuvre de transformer le chaos du monde (en l’occurrence ici la bourse ) en une petite ritournelle organisée, esthétisante, voire inoffensive ?



L’autre problème semblait venir de l’utilisation de mes dessins générés aléatoirement à partir d’une base de donnée. Je me demande toujours si c’est une bonne idée de vouloir à tout prix imposer mon graphisme dans un ensemble de machines. D’autant que ce travail fait le grand écart entre différends statut d’images ( image tv, dessin traditionnel et graphisme processing se côtoient).



Sinon je réfléchi à une disposition dans l’espace plus balisé, pour permettre au spectateur lambda de mieux comprendre la circulation des flux. (ainsi le module qui produit le son de la bourse serait représenté sous forme d’un micro pointé en direction d’un écran affichant les cours de la bourse; même si ce dispositif n’a aucune utilité technique pour le fonctionnement de l’oeuvre, cela me semble amusant et plus compréhensible )

Coulez mes larmes, dit le policier

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Depuis le début se pose l’épineux problème sur la manière d’utiliser mes dessins dans cette installation. Une des solutions que j’envisage serait d’injecter des morceaux de ces dessins dans le troisième écran (qui tient lieu d’output), ou ils seraient recomposés en rythme avec les pixels de l’image télé, recréant ainsi de nouvelles images. Ces dessins, sur lesquels je passe un temps fou, ou chaque éléments est pesé, réfléchi, seraient ainsi introduit dans un système contrôlé par une logique externe à mon esprit et qui démonterait et recomposerait mes dessins. Cela m’effraie (peur de perdre le contrôle de mon travail? ) mais me semble intéressant, car j’ai toujours un malaise face au dessin et autres techniques dites traditionnelles.