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Chaque image, ou photogramme du film sera imprimé séparément sur une page, produisant ainsi en quelques sorte un flip-book. Habituellement la durée/ longueur d’un film s’exprime en heures/ minutes, en mètres (de pellicule ) , en nombre de bobines ou en méga octet sur un dvd. Ici, c’est le nombre de page et le nombre de livres qui détermine la longueur du film. Un film de 80 minutes, à raison de 24 images par seconde contient 288000 images, soit l’équivalent de 412 livres de 700 pages chacun. Ainsi, il vous faudra une bibliothèque (le meuble, pas le bâtiment !) bien garnie si vous voulez stocker Nosferatu le vampire de Murnau ( ou La fureur du dragon, si vous préférez les films de kung-fu ) sous forme de livres.
Différentes options seront disponible, permettant de choisir le nombre d’images, et un algorithme permettra de sélectionner les images du film les plus importante à imprimer pour réduire la taille du livre.
Cette bibliothèque peut potentiellement contenir tous les films de Andrei Tarkovski (ou de Chuck Norris ) sous forme de livres.
Ce projet est une réflexion sur les différentes échelles de temps existante entre le film et le livre. Un film nous impose son propre temps et une certaine linéarité (du moins cela était vrai jusqu’à l’avènement de la vhs et du dvd. ), tandis que face au livre nous choisissons notre temps et notre sens de lecture. Un film sous forme de livre est un peu le dvd ultime car il permet une navigation facile au sein de l’image, des sauts temporels, en avant ou en arrière sont possible et ce, de manière immédiate. De plus, le livre est un objet palpable, physique, la ou le film n’existe que sur un écran.
Convertir un film en livre est aussi une manière cheap et inutile de le pirater, mieux que les Divx !
Pour débuter mes expérimentations, mon choix s’est arrêté sur Nosferatu le vampire de Murnau (1922). Dans un film muet expressionniste, le son n’est pas nécessaire pour la compréhension de l’action et peut ainsi être facilement converti en bouquin (pour les films « parlant », je pourrais toujours produire un livre accompagné d’un cd audio contenant la bande sonore du film.).
Le film de Murnau est tombé dans le domaine public, je peux donc le copier et le modifier à ma guise sans craindre les hordes d’avocats de la Sacem.
Au cinéma, c’est la lumière qui est nécessaire à l’enregistrement et à la reproduction des images sur la pellicule (cette lumière qui vient frapper la pellicule, et cette même lumière que craint Nosferatu (hé, c’est un vampire !)), tandis que sur un livre, c’est l’encre qui fixe les images. Il me semble qu’il y a quelque chose à faire avec cet aspect mais je n’arrive pas bien à voir quoi… (transformer la lumière immatérielle et éphémère en encre avec sa matérialité et son éternité?).
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