Archives de catégorie : installation

Concerto pour actionnaires

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Un orchestre de machines joue la dégringolade du Dow Jones en direct. Les cours de la bourse sont récupérés sur internet et convertis en une partition musicale. Chaque ordinateur correspond à un instrument (2 pianos et 1 violoncelle). Cette installation a été présentée à l’expo TOUT DOIT APPARAÎTRE, lèche-vitrine artistique, à Aix-en-Provence, en Décembre 2008.
Le logiciel peut être récupéré ici.

La prochaine étape de ce travail serait de créer des patterns de notes prédéfinies qui pourront être joués et modifiés en fonction des fluctuations de la bourse, et non plus d’égrainer quelques notes désarticulés comme c’est le cas actuellement. J’ai toujours des difficulté, même après trois ans passé dessus à déterminer les finalités esthétiques de ce projet. La bourse doit elle produire du bruit (un simple signal sonore, comme le morse), ou bien une musique harmonieuse et correspondante au canon de la composition musicale, au risque de trahir le matériaux de base qui peut s’avérer frustre (les cours de la bourse sont mis à jour toutes les trente secondes, et seul les chiffres après la virgule changent réellement).

D’autres questions esthétiques se posent également. Comment représenter cette composition sous forme de partition sans singer l’écriture musicale (infiniment trop complexe pour moi), ou bien encore comment faire passer subtilement l’idée que l’œuvre utilise les flux du net comme un matériau ? Bien des questions auxquelles je vais devoir trouver des solutions dans les mois qui viennent… Et puis je ne dois pas perdre de vue la finalité du projet, à savoir concevoir une performance qui mélangerait musiciens et machines, tous sevrés au robinet de la bourse et jouant sur les soubresauts des marchés financiers.

D’ailleurs, au passage, je réitère mon appel, si un(e) musicien(ne) est intéressé pour bosser avec moi sur ce projet, il (elle ) sera le bienvenue.

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Miroir intestinal

Le miroir intestinal est un projet d’installation pour un environnement de type CAVE.
Le spectateur porte un casque sur lequel est fixé une webcam qui filme en permanence son visage. Le visage du spectateur est ensuite projeté, « mappé » sur les parois d’un corps-intestin qu’il peut explorer. L’extérieur se retrouve ainsi à l’intérieur.

Le même dispositif de feedback est utilisé pour le son. Un micro enregistre la respiration du spectateur et restitue ce son de manière disproportionné dans la cave.
Le système fonctionne sous linux avec une tripotée de logiciels: Ygdrazil, Cavelib, etc…
Le module pour utiliser les images de la webcam en tant que texture à l’intérieur de la cave (développé par Ben Chang) fonctionne a peu près, mais ça reste encore un peu capricieux, linux oblige (j’ai pas de photos sous la main…).

Et une vidéo avec des test de textures et d’ambiances pour l’intestin:

Quelques images de l’ébauche de corps sans organes que j’ai présenté lors du bilan. Toutes les parties du corps ne sont pas encore fonctionnelles/ terminées. C’était la première fois que j’installais dans l’espace ce qui n’existait jusqu’à maintenant sous forme de programmes, dessins et idées.
L’un des écueils que j’ai rencontré était à propos du son de la bourse jugé par certaine personne trop abrupte et abrasif. Doit on essayer forcément dans une oeuvre de transformer le chaos du monde (en l’occurrence ici la bourse ) en une petite ritournelle organisée, esthétisante, voire inoffensive ?



L’autre problème semblait venir de l’utilisation de mes dessins générés aléatoirement à partir d’une base de donnée. Je me demande toujours si c’est une bonne idée de vouloir à tout prix imposer mon graphisme dans un ensemble de machines. D’autant que ce travail fait le grand écart entre différends statut d’images ( image tv, dessin traditionnel et graphisme processing se côtoient).



Sinon je réfléchi à une disposition dans l’espace plus balisé, pour permettre au spectateur lambda de mieux comprendre la circulation des flux. (ainsi le module qui produit le son de la bourse serait représenté sous forme d’un micro pointé en direction d’un écran affichant les cours de la bourse; même si ce dispositif n’a aucune utilité technique pour le fonctionnement de l’oeuvre, cela me semble amusant et plus compréhensible )