Struggle for Life est une application pour téléphone Android qui fait pulser et vibrionner l’écran du téléphone au gré du niveau de sa batterie. Lorsque la batterie de ce dernier devient faible, il choisit un numéro au hasard parmi les contacts et envoie un SMS avec des indications sur sa localisation, en implorant de l’aide.
Le titre fait référence au livre de Charles Darwin, De l’origine des espèces (The origin of species by means of natural selection, or the preservation of favoured races in the struggle for life ), au sein duquel il exposait ses théories autour de l’adaptation, où comment les êtres vivants développent des mécanismes pour s ‘adapter à leur environnement et survivre.
La lecture d’une légende urbaine m’a également beaucoup inspiré. Dans les années 2000, aux Etats-Unis, une rumeur racontait que des téléphone sans fil dont les batteries étaient mourantes appelaient le 911 (numéro d’urgence américain ). A priori, il s’agissait plus d’un bug technique (ouf!), que d’un phénomène paranormal ou d’un mécanisme de survie mis au point par des appareils qui auraient eu une soudaine conscience de leur finitude.
Je me dois bien sûr d’évoquer l’animisme, une croyance où tous les éléments, y compris les objets inanimés possèdent une âme. Ainsi, au Japon (et plus rarement en occident), on baptise les téléphones durant des cérémonies. Au passage, Saint Gabriel est le saint patron des transmissions…
J’ai toujours trouvé profondément touchante la scène de la « mort » d’HAL 9000 dans le film 2001, l’odyssée de l’espace. Vers la fin du film, pour mettre un terme aux agissements de l’ordinateur psychotique, le cosmonaute Dave Bowman décide de le désactiver. Perdant peu à peu la mémoire, HAL 9000 implore Dave, d’une voix monocorde, tel un enfant apeuré, de renoncer à son projet. Avant sa désactivation complète, il lui propose de lui chanter une chanson (qui s’avère être la première chanson interprétée par un ordinateur ).
Enfin, lorsque j’étais encore étudiant et que je croyais que voter servait encore à quelque chose, je travaillais à l’hôpital d’Avignon, où je fus témoin d’une scène tragique. Un midi, alors que je revenais de la cantine, un patient venait de faire un arrêt cardiaque. De longues minutes (15 ? 20 minutes ?), avec le personnel qui s’affaire, l’impression d’être inutile, les deux médecins-chef du service qui s’engueulent (l’un veut continuer à réanimer, l’autre pas à cause des séquelles). La violence de ce corps partagé entre la souffrance, la lutte et le relâchement m’avait vraiment marqué. Dans ces moments-là, le corps semble hésiter, s’abandonner, tout en s ‘accrochant par soubresauts à la vie. Et au final, le coeur repart, l’histoire finit bien, même si tu sais que le patient gardera des séquelles à vie…